Depuis quelques années, on peut assister à une véritable révolution du monde des télécommunications. En effet, de nouvelles normes de communications ont fait leur apparition et, les débits de transfert aidant, on peut dorénavant envisager des applications que l'on réservait au monde de la science fiction il n'y a pas si longtemps.
On croyait qu'Internet aurait le taux de pénétration du marché mondial le plus rapide qui n'ait jamais existé,de fait, on a vu le nombre de connectés doubler tous les 6mois. Cette explosion du marché était en fait négligeable comparée au developpement du marché des télécommunications numériques sans fil, autrement dit les GSM (Global Systemfor Mobile Telecommunication). En l'espace de 5 ans, le parc de mobiles est passé de quelques milliers à plusieurs dizaine de millions. De récentes estimations comptabilisent 22 millions de portables en France. 65% des foyers en sont maintenant équipés contre 22% pour Internet. Si les pays développés sont actuellement bien équipés en GSM, l'accroissement n'est pas pour autant fini puisque l'on s'attend à voir le nombre de portables passer à plus d'un par personne (comme c'est déjà le cas en Norvège),chacun ayant un téléphone personnel et professionnel. Dans ce contexte, il n'est pas difficile de comprendre que les entreprises veuillent profiter de cette manne d'utilisateurs fortunés en leur apportant un contenu directement sur leur mobile. C'est l'objectif du WAP...
Le WAP est une technologie qui permet à un utilisateur determinal mobile de pouvoir accéder à des services sur Internet. Cette technologie n'est évidemment pas sans coût, puisque cela nécessite d'utiliser un téléphone avec un navigateur WAP. Cela nécessite également que l'opérateur téléphonique modifie son réseau pour faire transiter les contenus WAP, et que des pages spéciales soient dédiées au WAP sur Internet. En effet, il n'est pas nécessaire de préciser la différence de taille entre un écran d'ordinateur et un portable WAP (1024*768 pixels - 65000 couleurs deviennent dans le cas d'un téléphone 100*70pixels - 2 couleurs), ainsi, même si des opérateurs assurent pouvoir convertir des pages HTML pour le WAP , mieux vaut tout de même développer des pages spécifiques à cet effet.
1.2 - Histoire du WAP
Le WAP est né de l'alliance en 1997 de plusieurs grands groupes regroupant des constructeurs de mobiles (Nokia,Ericsson...), des opérateurs en téléphonie mobile et des multinationales (Phone.com, Microsoft...) au sein du WAP Forum. Celui ci est chargé de valider les spécifications techniques proposées par les sociétés participantes. La version 1.0 du protocole WAP a été publiée en Mai 1998.
Les spécifications du WAP sont libres, c'est à dire quequiconque peut les lire et en apprendre le fonctionnement . Le WAP est actuellement finalisé dans sa version 1.2 depuis fin Septembre 1999. Les spécifications associées sont disponibles sur le site du wap forum (www.wapforum.org) ou sur le site de Nokia (www.nokia.com).
L'ensemble des protocoles WAP ont été développés dans le respect des protocoles multicouches du modèle OSI,si bien que l'on peut faire un parallèle entre la pile TCP/IP et le WAP.
Le métalangage XHTML (successeur de l'actuel HTML 4 et orienté XML), qui devait à l'origine être utilisé afinalement été abandonné, le WAP Forum lui ayant préféré le WML, langage assez intuitif et héritant du XML. Ce langage permet de naviguer par le biais d'un terminal entre différents documents WML et aussi entre différentes parties d'une page WML. Le WML peut être comparé à un HTML épuré.
Pour enrichir ce langage, le WAP Forum a également donné les spécifications du WML Script, langage comparable au Javascript pour l'HTML et qui permet au programmeur de tenir compte de certaines spécificités du mobile lui-même et d'apporter plus de fonctionnalités aux pages développées.
1.3 - Intégration du WAP dans le contexte économiqueactuel
Dans un monde qui vit à l'ère informatique, il est important que tout aille vite, et même très vite. Le WAP arrive donc à point nommé puisqu'il permet, à n'importe quel moment et de n'importe que l endroit (pourvu qu'il soit sous une zone de couverture d'un opérateur) d'accéder à des services disponibles sur Internet ou dédiés aux utilisateurs WAP itinérants. Il devient ainsi possible de profiter de services spécialisés comme la météo, les e-mails, la bourse, l'actualité et bien d'autres sans même avoir besoin de télévision ou d'ordinateur, simplement à partir d'un téléphone WAP. Ainsi, on peut imaginer un amateur de foot qui se tienne informé du score de son équipe favorite pendant un voyage en train, un homme d'affaire qui est prévenu de la variation des cours en bourses et qui passent les ordres aussi tôt, ou encore que votre portable WAP vous donne la route a prendre pour relier les villes A et B etc... L'utilisation de contenu interactif sur des terminaux portatifs a, de façon certaine, de nombreuses débouchées. Les mois à venir vont probablement voir apparaître de nouveaux grands noms sur Internet qui auront réussi à attirer les clients, mais surtout à les garder par des bouquets de services WAP attractifs.
Pour ce qui est des facturations, rien n'est pour l'instant réellement figé. En effet, France Télécom a été le premier à proposer un pack WAP pour lequel l'accès au WAP était gratuit (facturé sur le temps de consommation, soit le forfait téléphonique) dans un but certain d'évangélisation, mais à l'heure où ces quelques lignes sont écrites, tout reste encore à définir. Pour l'instant, les opérateurs téléphoniques restent principalement maîtres des passerelles WAP (liaison GSM -Internet), utilisant des partenariats avec les fournisseurs de contenu WAP. Il est certain que tous les opérateurs vont migrer vers le WAP d'ici peu, car cela leur permettra d'acrroître la valeur ajoutée des services existants avec un minimum d'investissement et de risque.
Le WAP, en offrant dès à présent des services temps réel, de personnalisation et de localisation, est l'éclaireur d'un marché en phase d'éducation. Ces fonctions, basées sur une nouvelle ergonomie des terminaux et associées à des modes de facturation simples, suffisent au démarrage du WAP.
1.4 - Perspectives de développement et évolutionsenvisageables
Les spécialistes du marché des télécommunications prévoient un développement exponentiel des accès Internet par le WAP. "Le milliard d'abonnés au téléphone mobile devrait être atteint en 2004, et à cette date, un tiers des abonnés à Internet privilégier ont l'écran de leur téléphone mobile ou de leur assistant personnel pour accéder au Web" annonce le PDG d'Ericsson France. "Data monitor estime que 69% des 270 millions de possesseurs de téléphones mobiles européens auront un accès à des services WAP en 2005. A cette date, plus de 144 millions de terminaux compatibles WAP seront vendus chaque année en Europe". Néanmoins, avant l'immersion dans le monde WAP, certaines contraintes,aujourd'hui d'actualités, doivent tout d'abord être dépassées: en premier lieu la taille d'affichage des portatifs est amenée à changer. En effet, à l'heure actuelles, les portables WAP ne disposent que d'un écran 94*65 pixels, ce qui fait défaut au confort d'affichage. De même, l'arrivée de la couleur sur les portatifs est également à attendre pour rendre la consultation plus agréable. Cela se répercutera bien évidemment sur les actuelles spécifications du langage WML qui seront amenées à évoluer.
Néanmoins, la plus grande évolution à venir est sans conteste la future transition des réseaux actuels vers les normes GPRS, EDGE et surtout UMTS. En effet, le GSM ne propose actuellement qu'un débit pauvre limité à 9.6kbit/s ce qui ne correspond même pas à la vitesse d'un modem d'il y a 5 ans. A l'opposé, les nouveaux réseaux permettront d'atteindre des capacités nettement supérieures, ainsi le GPRS permettra d'atteindre 144 kbit/s, mais c'est surtout l'arrivée tant attendue de la norme UMTS qui fera réellement basculer la donne au profit du WAP. On pourra dans ce cas atteindre des taux de transfert de l'ordre de 2 Mbits/s, ce qui devrait permettre, par le biais de terminaux appropriés, de véhiculer de la voix, des données, mais aussi de la vidéo.